vendredi 18 septembre 2020 

09h00 - 10h00


 
Salon Victoire

Prix jeune chercheur SFMES

Modérateur(s) : 
 Xavier BIGARD (Aigle, SUISSE ),  Daniel RIVIERE (Blagnac)  
  

CO-38 Effets du raid multisports de nature sur la fonction neuromusculaire des extenseurs du genou chez le jeune athlète

Orateur(s) :   Anthony BIRAT (Beaumont) 

Auteur(s) :   Yoann GARNIER (Clermont-Ferrand) ,  Pierre BOURDIER (Clermont-Ferrand) ,  Alexis DUPUY (Clermont-Ferrand) ,  Alexandre DODU (Saint-Denis) ,  Claire GROSSOEUVRE (Saint-Denis) ,  Anne-Charlotte DUPONT (Saint-Denis) ,  Mélanie RANCE (Bellerive-sur-Allier) ,  Claire MOREL (Bellerive-sur-Allier) ,  Stéphane NOTTIN (Avignon) ,  Sébastien RATEL (Clermont-Ferrand) 

09h00 - 09h15
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 5 min


Introduction :
Au cours de cette dernière décennie, le nombre d’adolescents pratiquant des activités de longue durée a fortement augmenté, obligeant le corps médical et les instances fédérales à s’interroger sur les conséquences neuromusculaires de ce type de pratique au cours de la croissance. Ainsi, cette étude s’est intéressée à caractériser les effets d’un raid multisports de nature (RMN) de longue durée (> 5 heures) sur la fonction neuromusculaire des extenseurs du genou chez l’adolescent.

Méthodes :
Vingt adolescents (14-17 ans) ont réalisé un RMN de 68,5 km (VTT, trail, course d’orientation, kayak et rollers). Avant et immédiatement après, ont été mesurées : (i) la force maximale volontaire (FMV) isométrique des extenseurs (FMViEG) et fléchisseurs du genou (FMViFG), (ii) les secousses musculaires à des stimulations doubles (100Hz) pendant et après les FMViEG, et (iii) la FMV dynamique des FG à -60°/s (FMVdFG) et la FMV des EG à +120°/s (FMVdEG). La fatigue globale a été quantifiée à partir de la baisse de la FMVi. La composante musculaire de la fatigue a été déterminée à partir des secousses musculaires évoquées, puis sa composante nerveuse déterminée par le niveau d’activation volontaire (NAV) calculé à partir de la technique de la secousse surimposée. Enfin, le ratio fonctionnel (RF) a été déterminé en calculant le rapport FMVdFG/ FMVdEG.

Résultats :
La durée moyenne du RMN a été de 05:38 ± 00:20 heures. Il a engendré une réduction significative de FMViEG (-13,5%, p<0,001) et de FMViFG (-16,3%, p<0,01). La réduction de FMViEG s’est accompagnée d’une diminution significative du NAV (-7,9%, p<0,001) sans variation significative de la secousse musculaire à 100Hz évoquée (p>0,05). De plus, le RMN a engendré une baisse significative de FMVdFG (-16%, p<0,001) sans modification de FMVdEG ce qui a significativement réduit le RF (-11,8%, p<0,01).

Discussion :
Le RMN a diminué les capacités de production de force maximale des EG s’expliquant principalement par une diminution du NAV, sans atteinte musculaire périphérique (i.e. aucune baisse de la force évoquée à 100Hz). L’absence de fatigue musculaire pourrait s’expliquer par un effet protecteur du SNC limitant la fatigue et les dommages musculaire en diminuant le recrutement musculaire volontaire (Noakes et coll., 2005). Les différentes activités pourraient aussi contribuer à réduire la fatigue et les dommages musculaires en limitant les sollicitations excentriques pendant le RMN comparativement à la course à pied seule. Toutefois, une fatigue significative des ischios-jambiers est apparue après le RMN, induisant une diminution du ratio fonctionnel et traduisant l’apparition d’un déséquilibre musculaire de l’articulation du genou.

Conclusion :
Ces résultats encouragent la promotion du RMN au moment de l’adolescence puisqu’il semble préserver la fonction musculaire tout en sollicitant le système cardio-respiratoire. Une attention particulière doit néanmoins être portée au déséquilibre musculaire entre extenseurs et fléchisseurs du genou après le RMN. Cela peut conduire à une instabilité du genou pouvant favoriser les risques de blessures ligamentaires (LCA).
 

CO-39 Effets d’un programme d’entraînement en endurance personnalisé et prescrit à domicile pour des patients porteurs d’une hémophilie A de gravité mineure à modérée

Orateur(s) :   Maxime PIVOT (Toulouse) 

Auteur(s) :   Virginie PECOURNEAU (Toulouse) ,  Ophélie PEREIRA (Toulouse) ,  Sylvie GERARD (Toulouse) ,  Sophie VOISIN (Toulouse) ,  Daniel RIVIERE (Toulouse) ,  Ségolène CLAEYSSENS-DONADEL (Toulouse) ,  Fabien PILLARD (Toulouse) 

09h15 - 09h30
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 5 min


Introduction :
Des études ont suggéré que la réalisation d’un exercice musculaire aigu peut améliorer l’efficacité du processus d’hémostase chez des patients porteurs d’une hémophilie A. Aucune étude interventionnelle n’a jamais été réalisée pour vérifier l’influence d’un entraînement régulier en endurance sur cet effet aigu. Notre étude de type interventionnelle, monocentrique, exploratoire et menée auprès d’un échantillon de patients hémophiles A avait pour objectifs 1) d’évaluer l’acceptabilité de la mise en place au domicile d’un programme d’entraînement en endurance prescrit et personnalisé et 2) de caractériser l’effet de cet entraînement sur les ressources fonctionnelles en endurance et sur le processus hémostatique.

Méthodes :
Un effectif de 17 patients porteurs d’une hémophilie A de gravité mineure à modérée et âgés de 18 à 45 ans a été recruté et accompagné pour la mise en place d’un programme d’entraînement en endurance sur bicyclette ergométrique.
Les ressources fonctionnelles en endurance ont été évaluées à l’inclusion par un test d’exercice musculaire sur bicyclette ergométrique couplé à la mesure des échanges gazeux respiratoires. Cette évaluation a permis de prescrire à chaque patient un programme d’entraînement personnalisé sur bicyclette ergormètrique à domicile, à raison de 3 séances par semaine pendant 6 semaines, en créneaux, aux intensités des seuils ventilatoires et codifié via les contrôles de la fréquence cardiaque et de la puissance développée. Un accompagnement téléphonique par un éducateur medico-sportif était proposé au moins une fois par semaine.
A l’inclusion, le processus d’hémostase était quantifié au repos et dans les suites immédiates du test d’exercice maximal.
A l’issue du programme d’entraînement en endurance, toutes les mesures ont été contrôlées.

Résultats :
Les 17 patients ont pu réaliser le programme d’entraînement prescrit. Aucun événement hémorragique n’a été signalé durant la période d’entraînement. A l’issue du programme d’entraînement et en comparaison avec les valeurs mesurées à l’inclusion, la puissance maximale aérobie a augmenté (+14%, + 0% et +32% pour respectivement la médiane, le minimum et le maximum ; p=0.003) de même que les puissances mesurées aux seuils ventilatoires (1er seuil ventilatoire : +22%, 0% et +100%, p=0.0006 ; 2ème seuil ventilatoire : +25%, 0% et +53%, p=0.0004). A l’issue du programme d’entraînement, le processus d’hémostase n’a été dégradé chez aucun des patients. Dans le sous-groupe des patients porteurs d’une forme mineure de la maladie, l’entraînement en endurance a légèrement majoré la réponse sécrétoire en facteur VIII induite par la réalisation du test d’exercice d’intensité maximale.

Discussion :


Conclusion :
Notre étude a permis de vérifier que l’application d’une prescription d’entraînement en endurance à des patients porteurs d’une hémophilie A de gravité mineure à modérée peut être envisagée au domicile des patients et qu’elle induit une amélioration de leurs ressources fonctionnelles en endurance. La réponse favorable du processus d’hémostase mesurée après un temps d’exercice en endurance à haute intensité a été conservée, voire améliorée, dans les suites du programme d’entraînement ce qui confirme l’intérêt de promouvoir auprès de ces patients la réalisation d’un temps d’échauffement en endurance à haute intensité pour améliorer l’efficacité du processus d’hémostase en prévision d’une activité sportive consécutive.
 

CO-40 Traumatisme des ischios jambiers : existe-t-il une différence histologique entre les ischios jambiers des hommes et des femmes ?

Orateur(s) :   Maxime PINGON (Lyon) 

Auteur(s) :   Gaspard FOURNIER (Lyon) ,  Elvire SERVIEN (Lyon) 

09h30 - 09h45
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 5 min


Introduction :
Les traumatismes des ischios jambiers font partis des pathologies les plus fréquentes chez le footballeur. En plus de leur fréquence, ils entrainent un absentéisme important au cours des saisons professionnelles. Un des facteurs de risque les plus importants est le sexe. En effet, les hommes sont beaucoup plus à risque de développer un traumatisme des ischios jambiers. Malgré de nombreux protocoles, actuellement aucun entrainement spécifique ne permet de diminuer l’incidence de cette pathologie. Actuellement, on ne connait toujours pas l’origine de cette différence d’incidence. Aucune étude histologique n’a étudié la structure des ischios jambiers et leur différence selon le sexe. Les muscles humains sont composés de trois types de fibres : type I (fibres lentes), type IIA (fibres mixtes), fibre IIX (fibres rapides). Notre hypothèse est que les hommes ont une composition musculaire différente de celle des femmes, pouvant potentiellement expliquer ce risque accru de présenter un traumatisme des ischios jambiers.

Méthodes :
Pour étudier la structure histologique des ischios jambiers, il a fallu se procurer des prélèvements frais chez patients sains. Au cours de la reconstruction du ligament croisé antérieur par DIDT, nous avons prélevé le tissu musculaire du demi-tendineux et envoyé en analyse. 20 prélèvements ont été réalisés, 10 hommes et 10 femmes. Une première analyse consistait en une coloration au NADH et ATPase permettant de distinguer les fibres de type I et II. Une deuxième analyse plus précise permettait de spécifier le type de fibre : type I, IIA ou IIX : il s’agissait d’un immunomarquage par des anticorps anti-chaîne de myosine : Ac anti-MCH I ou IIA ou IIX. Après marquage des différentes lames, le type de fibre était compté manuellement au microscope électronique à fluorescence.

Résultats :
Les ischios jambiers sont des muscles mixtes avec une majorité significative de fibres de type II (p<0,05). Avec la coloration NADH, les femmes ont plus de fibres à haut métabolisme oxydatif (type 1 et 2a) que les hommes (p<0,05). L’immunomarquage aux Ac anti-MCH a trouvé que les femmes ont en moyenne 41% de fibres de type I versus 33% chez les hommes (p<0,05), 33% de fibres de type IIA versus 33% chez les hommes (p=ns) et 26% de fibres IIX versus 34% chez les hommes (p<0,05). La composition moyenne des ischios jambiers quel que soit le sexe était : 37% de fibres de type 1, 33% de fibres de type IIA et 30% de fibres de type IIX.

Discussion :


Conclusion :
Les ischios jambiers sont majoritairement composés de fibre musculaire de type II (63%), faisant de ce muscle un muscle explosif. Les femmes ont significativement plus de fibres de type I et les hommes plus de fibres de type IIX. Les fibres de type II étant connues pour être plus fragiles et plus à même de présenter des traumatismes, cela peut expliquer en partie que les hommes présentent plus de traumatismes des ischios-jambiers que les femmes.
 

CO-41 Effet d’un effort prolongé et répété sur plusieurs jours sur la fonction cardiaque de femmes cyclistes

Orateur(s) :   Vincent MENARD (Rennes) 

Auteur(s) :   Solene LE DOUAIRON LAHAYE (Bruz) ,  Gaelle KERVIO (Rennes) ,  Anna BARRERO (Bruz) ,  Thibault Lachard (Rennes) ,  Guy CARRAULT (Rennes) ,  David MATELOT (Bruz) ,  Frederic SCHNELL (Rennes) ,  François CARRE (Rennes) 

09h45 - 10h00
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 5 min


Introduction :
L’exercice intense et prolongé induit une charge importante pour le système cardiovasculaire.
Alors que, de plus en plus d’athlètes féminines participent à des compétitions longues, intenses et parfois répétées sur plusieurs jours, peu d’études se sont intéressées à leur réponse cardiovasculaire. Le but de notre étude est d’évaluer l’impact d’un événement cycliste à étapes sur la fonction cardiaque de femmes cyclistes entrainées.

Méthodes :
7 athlètes féminines ont participé au tour de France (23 jours, 3529 km). Tous les sujets ont passé une échocardiographie de repos avant le début de l’événement ainsi qu’à J3, J7, J12, J13 et J23. Notre approche expérimentale a reposé sur : l’échocardiographie conventionnelle, le Doppler tissulaire et le 2D strain. La fréquence cardiaque moyenne et la puissance mécanique moyenne ont été utilisé pour déterminer objectivement la charge d’exercice quotidienne. L’échelle de Borg CR10 a été utilisée pour déterminer la charge subjective (note RPE).

Résultats :
En moyenne, les athlètes ont réalisé les étapes à 66% de la fréquence cardiaque maximale, à 36% de la puissance maximale aérobie. La note RPE moyenne était de 4.
Il apparait qu’il n’y a pas de modification significative de la morphologie cardiaque et quel que soit la cavité étudiée. Aucune variation significative de la FC de repos n’a été notée au cours de l’épreuve. Les fonctions ventriculaire gauche et droite n’ont pas été modifiées.
Une diminution de la fonction auriculaire droite (fonctions conduit et réservoir) a été observée à J3 ainsi qu’à J23 bien qu’aucune modification de la fonction auriculaire gauche n’ai été observée.

Discussion :


Conclusion :
Les résultats montrent qu’une répétition d’efforts longs réalisés à faible intensité (capacité aérobie basse) n’a pas d’incidence sur la fonction ventriculaire de femmes cyclistes entrainés. En revanche, la diminution de la fonction auriculaire droite suggère que la répétition de ce type d’effort de faible intensité peut altérer temporairement le fonctionnement de cette cavité.