jeudi 17 septembre 2020 

09h00 - 10h00


 
Relais des Parcs

Médecine du sport

Modérateur(s) : 
 Benoit VESSELLE (Reims),  Sandra WINTER (Saint-Priest)  
  

CO-13 Validation d’un score de détection des sujets à haut risque de Pathologie Sévère de Haute Altitude et pour une prescription standardisée d’acétazolamide

Orateur(s) :   Jean-Paul RICHALET (Bobigny) 

Auteur(s) :  

09h00 - 09h10
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
Le concept de SHAI (Severe High Altitude Illness) a été développé pour caractériser les pathologies graves de haute altitude : Mal Aigu des Montagne sévère, Œdème Pulmonaire et Œdème Cérébral de Haute Altitude. Un score clinico-physiologique a été développé (SHAI score) afin de détecter les sujets particulièrement sensibles au SHAI. Basé sur le SHAI score, un arbre décisionnel a été développé. Notre objectif a été de valider cet arbre décisionnel, de rationaliser la prescription d’acétazolamide (ACZ) et la règle donnée pour une acclimatation progressive.

Méthodes :
Des données cliniques et physiologiques ont été obtenues chez 634 sujets, explorés dans 15 centres médicaux européens (France, Belgique, Italie) avant et pendant un séjour en haute altitude. En fonction de la valeur du SHAI score, des conseils ont été donnés et de l’ACZ a été éventuellement prescrit. Le résultat attendu principal est la fréquence de survenue de SHAI en haute altitude, en fonction du SHAI score, de la prescription ou non d’ACZ et du respect ou non de la règle d’acclimatation des 400m journaliers. La compliance du médecin à l’arbre décisionnel et celle du sujet à la prescription du médecin ont également été évaluées.

Résultats :
La fréquence de survenue de SHAI a été de 22,6%, similaire à celle qui avait été observée 18 ans auparavant (23,7%), alors que les formes sévères mettant en jeu le pronostic vital (œdème pulmonaire et cérébral de haute altitude) étaient moins fréquentes (2,6% à 0,8%, p=0,007). La valeur prédictive négative de l’arbre décisionnel basé sur le SHAI score était de 81%, suggérant que cette procédure est efficace pour détecter les sujets qui ne souffriront pas de SHAI, limitant ainsi l’utilisation d’ACZ. La gain d’altitude journalier maximal en mesure de limiter la survenue de SHAI a été déterminé à 400 m. La survenue de SHAI a été réduite de 27% à 12% quand les recommandations pour l’utilisation d’ACZ et la règle des 400 m de gain d’altitude journalier ont été respectés. (P<0,001). La compliance des médecins avec le SHAI score pour prescrire de l’ACZ a été de 75%. La compliance des sujets avec la prescription d’ACZ par les médecins a été de 73%. Les médecins ont tendance à sur-prescrire de l’ACZ et les sujets à sous-utiliser l’ACZ quand elle est prescrite.

Discussion :


Conclusion :
Les observations obtenues sur une large cohorte multicentrique ont confirmé l’intérêt du SHAI score pour prédire le risque individuel de formes sévères d’intolérance à la haute altitude, pour déterminer les conditions précises d’une acclimatation optimale (règle des 400 m) et pour proposer un arbre décisionnel rationnel pour la prescription d’acétazolamide.
 

CO-14 Un train peut en cacher un autre : traitement simultané d’un syndrome de compression fonctionnelle de l'artère poplitée et d’un syndrome de loges d'effort par toxine botulique

Orateur(s) :   Magali SCHULTZ (Strasbourg) 

Auteur(s) :   Thomas THUET (Paris) ,  Marie-Eve ISNER-HOROBETI (Strasbourg) ,  Jehan LECOCQ (Strasbourg) 

09h10 - 09h20
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
Les douleurs chroniques de jambes à l’effort (DJE) sont une cause fréquente de consultation chez les sujets actifs et sportifs. Une périostite tibiale, une fracture de fatigue, un syndrome de loges d’effort (SLE) et un syndrome de compression anatomique ou fonctionnelle de l’artère poplitée (SCFAP pour la forme fonctionnelle) sont principalement à évoquer. Le traitement est médical pour les deux premiers, et souvent chirurgical pour les deux autres.
Nous présentons une patiente, 22 ans, diabétique sous insuline en pompe, pratiquant le cheerleading et du sport en salle, ayant des DJE depuis 5 ans, majorées depuis 1 an en raison d’une augmentation de son activité sportive. Une périostite tibiale a été objectivée à l’IRM mais les douleurs résistent au traitement conventionnel.

Méthodes :
L’examen physique ne retrouvait que des signes de périostite tibiale et une musculature assez développée. L’angio-IRM dynamique montrait une compression purement fonctionnelle de 75% des artères poplitées. Les pressions intramusculaires (PIM) de loges postérieures de jambes mesurées après effort révélaient un SLE postérieur profond bilatéral et postérieur superficiel gauche (PIM loge postérieure profonde droite 1min = 49mmHg et gauche 5min = 26mmHg ; PIM loge postérieure superficielle gauche 5min =33mmHg).

Résultats :
Après information éclairée, la patiente a choisi le traitement médical par injection de toxine botulique, réalisé bilatéralement en une fois pour le SCFAP et le SLE (Xeomin® IncobotulinumtoxinA, total 365 U), associé à du stretching biquotidien. La tolérance a été excellente. À 3 mois, après une reprise sportive progressive, elle décrit une nette diminution des douleurs des mollets à l'effort, et ceci jusqu'à 6 mois après traitement, où les douleurs se sont majorées. La compression avait été totalement levée sur l’angio-IRM dynamique à 4 mois (PIM non réévaluées car invasives).

Discussion :
Compte-tenu de l’échec du traitement de la périostite tibiale, d’autres diagnostics devaient être évoqués. Nous ne sommes pas limités aux explorations vasculaires, car nous avons remarqué dans notre pratique que le SCFAP et le SLE sont parfois associés, et que le SLE se retrouve volontiers chez les diabétiques.
A notre connaissance, nous décrivons le premier cas d’un traitement simultané par toxine botulique d’un SCFAP et SLE. Les doses ont dû être diminuées en raison du caractère bilatéral des symptômes, pour ne pas induire de déficit moteur. L’efficacité clinique a été très bonne, avec une levée de la compression liée au moins en partie à l’amyotrophie et l’hypotonie musculaire induites par la toxine.

Conclusion :
Les DJE peuvent suggérer plusieurs hypothèses diagnostiques : il ne faut pas hésiter à réaliser plusieurs explorations afin de proposer le traitement le plus adapté. Le SLE et le SCFAP, parfois associés, seraient-ils deux maladies proches ou deux formes d’une même maladie ? Ce premier cas a été traité efficacement et avec une bonne tolérance par toxine botulique pour ces 2 pathologies simultanément, ce qui mérite d’être confirmé sur des sujets plus nombreux. Néanmoins, cela ne permet pas de déterminer laquelle des 2 pathologies est la plus à l’origine des douleurs ni d’éclairer leur physiopathologie.
 

CO-15 Enquête sur le lymphœdème vulvaire auprès des licenciées à la Fédération Française de Cyclisme (FFC).

Orateur(s) :   Matthieu MULLER (Brest) 

Auteur(s) :   Jacky MAILLOT (Paris) ,  Eric MENARDIER (Paris) 

09h20 - 09h30
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
Chez la femme, la pratique du cyclisme peut-être à l’origine de pathologies périnéales comme le Lymphœdème Vulvaire (LV) avec parfois un retentissement fonctionnel et psychologique. Une fois symptomatique, le traitement est chirurgical. Le meilleur des traitements est sa prévention. Cette pathologie est mal connue. Afin d’optimiser sa prise en charge, nous avons réalisé une enquête avec comme objectif principal d’en déterminer sa prévalence. Les objectifs secondaires sont de déterminer les facteurs de risques et les résultats de la prise en charge chirurgicale.

Méthodes :
Du 28 janvier 2020 au 28 février 2020 un questionnaire a été envoyé à toutes les licenciées de la FFC par la Médecine Fédérale de la FFC. Ce questionnaire été établi de la façon suivante : données sur la pratique du cyclisme, retentissement sur le périnée avec un focus sur le LV. Une fiche de non opposition été envoyée avec le questionnaire.

Résultats :
Taux de participation 15% (141 réponses sur 917 envois). 60% ont déjà eu un problème périnéal correspondant pour 76% d’entre elle à un œdème vulvaire. Cet œdème vulvaire était en lien avec un LV dans 47% des cas. Ce LV a eu des conséquences sur la pratique cyclisme dans 47% des cas : 57% ont diminué leur entrainement, 29% ont arrêté momentanément et 64% ont modifié leur position. Dans 37% des cas un facteur déclenchant est retrouvé : 37% suite à un changement de position, 27% suite à un changement de vélo, 9% à un changement de cuissard. 70% des cyclistes présentant un LV ne connaissaient pas ces pathologies. En cas de prise en chirurgicale, 100% ont eu des difficultés de cicatrisation et 100% gardes des séquelles (gènes, douleurs). Concernant la population ayant répondues au questionnaire 98% pratiquait le cyclisme en compétition, dont 60% au moins au niveau national (19% au niveau international). 80% réalisait au moins 5000 km par an (24% plus de 10000 km par an).

Discussion :
Notre étude est la première qui évalue la prévalence du LV chez la cycliste. Nos résultats montrent que pratiquement une cycliste sur deux présente un LV. Au vu de la population ayant répondu au questionnaire, il semble que les compétitrices soient particulièrement intéressées par cette pathologie. Compte tenu des résultats modestes de la chirurgie, une stratégie préventive au sein de cette population cible semble nécessaire.

Conclusion :
Il s’agit là d’une toute première étude ayant pour objectif de faire un état des lieux du LV. Au vu de ces résultats, le travail sur cette thématique doit se poursuivre en évaluant une stratégie optimale de prévention (information, lutte contre les facteurs de risque) du LV chez les femmes compétitrices à la FFC.
 

CO-16 Neurotracker et prise en charge des commotions. Confirmation d’une tendance ?

Orateur(s) :   Ando RADAFY (Lyon) 

Auteur(s) :   Christian DETYMOWSKI (Paris) ,  Jean-François CHERMANN (Paris) 

09h30 - 09h40
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
Plusieurs études ont montré récemment l’intérêt du neurotracker dans la prise en charge des commotions cérébrales. Nous avions réalisé une étude sur 34 patients en prospective pour comparer la prédictivité de ce test vs le SCAT5 faisant référence. L’objectif de cette étude est de confirmer le caractère prédictif du neurotracker et d’étudier l’influence de l’apparition de symptômes lors du test.

Méthodes :
Nous avons analysé rétrospectivement de début 2018 à fin 2019 la corrélation de la performance au neurotracker lors de la 1ère consultation post-commotion et le fait de présenter ou non des symptômes lors du test avec la durée du syndrome post-commotionnel.

Résultats :
313 patients ont pu être inclus. Il existait une corrélation significative inverse entre la performance au neurotracker et la durée du syndrome post-commotionel, R = - 0,41. Cette corrélation était de - 0,53 chez les 126 patients ayant pu être vus à 48-72h.
Les patients présentant des symptômes lors de la réalisation du test avaient significativement un syndrome plus long, 28 vs 5 jours, et établissaient un moins bon score, 0;8 vs 1,3.

Discussion :


Conclusion :
Le neurotracker présente donc un réel intérêt dans la prise des commotions cérébrales. Afin de prédire au mieux le délai de récupération, une consultation précoce est recommandée.
 

CO-17 Quand la FFA ausculte 2855 participants du Trail Tour National

Orateur(s) :   Gabrielle CROCHU (Saint-Mandé) 

Auteur(s) :   Frederic DEPIESSE (Marolles en Brie) 

09h40 - 09h50
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
La popularité du trail n’a fait que progresser depuis trente ans. Les formats variés allant du trail découverte (<21 km) à l’utra-trail (>80 km) favorisent l’accessibilité et le développement de cette pratique. Une augmentation de 101% du nombre de participants à des courses de trail a été relevée entre 2015 et 2018. Sur le plan santé, les médecins ont besoin d’informations à propos des habitudes sportives et des caractéristiques des traileurs, particulièrement pour la rédaction du certificat d’absence de contre-indication.

Méthodes :
Etude épidémiologique descriptive, observationnelle, transversale. Recueil basé sur le volontariat auprès de participants à des compétitions de trail sur une saison sportive ( Trail Tour National TTN). Auto-questionnaire diffusé en ligne à la suite des manifestations du TTN 2017/2018 (Fédération Française d’Athlétisme, FFA).

Résultats :
Sur 2855 participants, la répartition hommes-femmes était de 3-1 confirmant une féminisation progressive de la pratique. L’échantillon était composé d’adultes âgés de 18 à plus de 60 ans. Les modes de vie, antécédents médicaux et comportements sportifs étaient variés. Le trail était essentiellement vu comme un loisir permettant la proximité de la nature. Sur cette saison, 596 participants ont déclaré avoir été victime d’au moins une atteinte physique lors de la compétition (20,9%). Dans ce groupe « incident santé », on trouvait des atteintes de type orthopédique (66,8%), dermatologique (28,4%), digestive (20,5%), métabolique (20,1%), neurologique (4,4%) et cardio-respiratoire (2,2%). Les facteurs associés de façon significative à la survenue d’un incident en course étaient la participation à des distances de course de type trail (42 à 79 km) et ultra-trail (>=80 km) (p<0,01), le sexe masculin (p=0,01), un âge entre 40 et 49 ans sur les distances trail (p=0,009), une charge d’entraînement hebdomadaire entre 40 et 59 km (p=0,047) et l’utilisation de bâtons de course (p=0,0001). Des consommations médicamenteuses à risques étaient constatées. Presque la moitié du groupe impacté se considérait comme « à risque de pathologie » avant le départ.

Discussion :
Beaucoup d'études sur le trail sont faites sur des petits groupes de participants, cette étude a le mérite d'avoir interrogé près de 3000 participants sur une année de compétitions, les données sont présentées pour la première fois. Les résultats et les limites seront discutées.

Conclusion :
Ce travail met en lumière l’hétérogénéité de profil des traileurs, allant du pratiquant loisir au confirmé et le lien entre cette diversité et les risques de cette pratique. La sécurité des sportifs se joue depuis le cabinet médical jusqu’aux sentiers de compétition.
 

CO-18 Prise en charge des commotions cérébrales. Quels tests pour quels symptômes ?

Orateur(s) :   Ando RADAFY (Lyon) 

Auteur(s) :  

09h50 - 10h00
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
La prise en charge des commotions cérébrales est perpétuelle évolution. Le suivi se fait essentiellement sur le syndrome post-commotionnel. Nous comparons ici la survenue de symptômes lorsque l'on soumet les patients commotionnés à différents tests cliniques: le Sport Concussion Assessment Tool 5 (SCAT5), le Neurotracker et Vestibular/Ocular-Motor Screening (VOMS).

Méthodes :
Les patients étaient vus post-commotion. Lors de la première consultation post-traumatisme, nous réalisions le neurotracker, le SCAT5 et le VOMS. Nous observions ensuite quels tests déclenchaient des symptômes et quels types de symptômes.

Résultats :
33 patients ont été inclus. 88% des patients ont présenté des symptômes lors de la réalisation des tests. Le neurotracker est le test ayant provoqué le plus de symptômes, dans 79% des cas. Cela est plus modéré pour le SCAT5 (64%) et le VOMS (67%). Les symptômes les plus fréquents sont : les céphalées (79%) apparaissant surtout lors du VOMS et l’asthénie (66%) déclenchée par le neurotracker.

Discussion :


Conclusion :
Les 3 tests permettent donc de révéler des symptômes. Le neurotracker s’avère sur ce point le plus performant, sans doute car il sollicite les fonctions cognitives pendant un temps prolongé. Cependant, explorant chacun des aspects différents de la symptomatologie observée lors des commotions, ces tests apparaissent complémentaires.