jeudi 17 septembre 2020 

17h30 - 18h30


 
Relais des Parcs

Reprise du sport / épidémiologie

Modérateur(s) : 
 Charlotte GIL (Paris),  Patricia THOREUX (Paris)  
  

CO-24 The Ankle Ligament Reconstruction - Return to Sport after Injury (ALR-RSI) : Une échelle valide pour quantifier la préparation psychologique au retour au sport après une ligamentoplastie de cheville

Orateur(s) :   Alexandre HARDY (Paris) 

Auteur(s) :   Francois SIGONNEY (Paris) ,  Ronny LOPES (Nantes) ,  Pierre-alban BOUCHÉ (Paris) ,  Alexandra STEIN (Paris) 

17h30 - 17h40
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
L'instabilité chronique de la cheville est la principale complication des entorses de la cheville et nécessite une intervention chirurgicale en cas d'échec du traitement non chirurgical. Le but de cette étude était de valider un outil permettant de quantifier la préparation psychologique à la reprise du sport après une ligamentoplastie de cheville.

Méthodes :
Le formulaire a été conçu comme l'échelle de retour au sport après une blessure du ligament croisé antérieur : the Anterior Cruciate Ligament-Return to Sport after Injury (ACL-RSI) scale, et le terme "genou" a été remplacé par le terme "cheville". L'échelle Ankle Ligament Reconstruction - Return to Sport after Injury (ALR-RSI) a été remplie par des patients ayant subi une ligamentoplastie de cheville et pratiquant un sport. L'échelle a ensuite été validée selon la méthodologie internationale du COSMIN. Les scores AOFAS et Karlsson ont été utilisés comme questionnaires de référence.

Résultats :
57 patients (59 chevilles) ont été inclus, 27 femmes. L'échelle ALR-RSI était fortement corrélée avec le score de Karlsson (r=0,79 [0,66-0,87]) et le score AOFAS (r=0,8 [0,66-0,87]). Une différence très significative a été constatée dans l'échelle ALR-RSI entre le sous-groupe de 50 patients qui ont repris le sport et les 7 qui ne l'ont pas repris : 68,8 (56,5-86,5) contre 45,0 (31,3-55,8), respectivement, p = 0,02. La cohérence interne de l'échelle était élevée (α = 0,96). La reproductibilité du test-retest était excellente (ρ = 0,92, 95 % IC [0,86-0,96]).

Discussion :


Conclusion :
L'ALR-RSI est une échelle valide et reproductible qui permet d'identifier les patients qui sont prêts à reprendre le même sport après une ligamentoplastie de cheville. Cette échelle peut aider à identifier les athlètes qui auront des difficultés à reprendre le sport.
 

CO-25 Épidémiologie des décès et blessures en parachutisme : étude prospective de 6,2 millions de sauts entre 2010 et 2019 en France

Orateur(s) :   Caroline FER (Lyon) 

Auteur(s) :   Michel GUIAVARCH (Gap) ,  Pascal EDOUARD (Saint-Etienne) 

17h40 - 17h50
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
Le parachutisme est un sport extrême ayant gagné en popularité au cours des dernières années, avec un nombre de licenciés dans le monde multiplié par 5 entre 1996 et 2017. Bien que l'incidence des décès et des blessures liés à cette pratique semble diminuer dans le temps, il est nécessaire de continuer à améliorer la sécurité des parachutistes par des études épidémiologiques servant de base à la prévention.
L'objectif de l'étude était d'analyser les données concernant les décès et blessures liés à la pratique du parachutisme, collectées prospectivement par la Fédération Française de Parachutisme (FFP) entre 2010 et 2019.

Méthodes :
Les données concernant les décès et blessures ont été collectées de façon prospective entre janvier 2010 et décembre 2019 via des Fiches d’Information Rapide (FIR) saisies en ligne, incluant des données d’identification du parachutiste: sexe, niveau d’expérience (élève, confirmé ou tandem), et des données à propos des décès (circonstances de survenue) et des blessures (phase du saut, localisation au membre inférieur, au membre supérieur, au rachis ou à la tête).

Résultats :
Sur les 6,2 millions de sauts réalisés par 519620 parachutistes pendant 10 ans entre 2010 et 2019, 35 décès et 3015 blessures ont été reportées, correspondant à 0,57 décès (IC 95% [0,38-0,75]) et 49 blessures (IC 95% [47,0-50,1]) pour 100000 sauts. Les parachutistes de sexe masculin avaient un risque de décès cinq fois supérieur aux parachutistes de sexe féminin RR=4,8 (IC 95% [1,5 – 15,6]). Aucun décès n’a été enregistré parmi les parachutistes tandem. Les parachutistes élèves avaient un risque de blessures six fois supérieur à celui des parachutistes confirmés RR=6,1 (IC 95% [5,7 – 6,6]) et les parachutistes tandem avaient un risque de blessure plus faible que les parachutistes confirmés RR=0.07 (IC 95% [0,06 – 0,08]). Les deux principales causes des décès étaient la procédure incorrecte d’ouverture du parachute (22,8%) et la conduite sous voile incorrecte (22,8%). Les parachutistes décédés avaient un âge moyen de 43,7 ans (17-83 ans), et comptabilisaient pour près de la moitié (42,8%) plus de 600 sauts. 83,3% des blessures ont eu lieu pendant la phase d’atterrissage, et 64,3% des blessures concernaient le membre inférieur.

Discussion :
L'incidence des décès dans notre étude était inférieure à celle relevée dans la littérature, alors que l'incidence des blessures ainsi que leur localisation était stable par rapport aux données les plus récentes (2003). Cette étude constitue une importante base épidémiologique, la première depuis plus de 15 ans. Le recueil prospectif permettait d'éviter le biais de mémoire. Elle présente toutefois des limites, notamment le manque d'informations à propos des blessures (âge du blessé, diagnostic exact).

Conclusion :
Cette large enquête épidémiologique montre un important risque de décès pour les parachutistes confirmés et de sexe masculin, et un important risque de blessures pour les parachutistes élèves. Elle montre que la pratique la plus sécuritaire du parachutisme est le tandem. Il s’agit d’une base de données pouvant servir au développement de stratégies de prévention des décès et blessures et ainsi l’amélioration de la sécurité globale du parachutisme et la santé des pratiquants.
 

CO-26 Le Recenter : Un Bankart augmenté. Résultats à 2 ans de recul minimum

Orateur(s) :   Alexandre HARDY (Paris) 

Auteur(s) :   Kevin PICARD (Sceaux) ,  Jean-David WERTHEL (Boulogne Billancourt) ,  Nicolas SOLIGNAC (Boulogne Billancourt) ,  Bruno TOUSSAINT (Annecy) ,  Thomas BAUER (Boulogne Billancourt) 

17h50 - 18h00
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
L’articulation gléno-humérale est l’articulation la plus mobile du corps humain, elle est également la plus instable. La luxation antérieure d’épaule est une pathologie fréquente avec une incidence de 24 à 47 pour 100 000 personnes/an. La réparation de Bankart arthroscopique est associée à un taux de récidive élevé aux alentours de 20% à 3 ans. L’objectif était d’évaluer les resultats cliniques d’une nouvelle technique chirurgicale visant à améliorer la réparation de Bankart en y adjoignant une butée prothétique appelée Recenter.

Méthodes :
25 patients ont été inclus de façon prospective dans cette étude multi centrique. Les indications opératoires étaient semblables à celle d’un Bankart standard. Un implant métallique appelé Recenter a été introduit à la partie antéro inférieure de la glène et fixer par deux Tightrope, une réparation de Bankart a été réalisé par-dessus l’implant. Tous les patients ont été revus avec un scanner de contrôle et un examen clinique. Le recul moyen était de 37 mois (29-47). Le score ISIS moyen était de 2,42 (0-6).

Résultats :
Vingt-quatre patients âgés de 33.9 ± 10,2 (16-50) ans ont été inclus. Les patients avaient présenté en moyenne 2,4 ± 3.2 (0-12) luxation vraie avant leur opération et 6.1 ± 8.5 (0-30) subluxations. 6.8 ± 6.9 années s’étaient écoulées entre l’apparition des premiers symptômes et l’opération. Au dernier recul, l’EVA résiduelle était de 1,3. Le score moyen de Walch-Duplay était de 78,75 ± 22.8 SD (5-100), le ROWE 87.9 ± 16.8 SD (range 30–100), le SST 90,2 ± 15.1 SD (41,6-100).
75% des patients (18) ne présentait aucune appréhension, 12,5% (3) présentait une appréhension, 8.3% (2) avait peur qu’elle se luxe et 4.2 % (1) avait présenté une récidive.
En termes de satisfaction, 66.7% étaient très satisfait, 25% Satisfait et 8.3% insatisfait de leur opération.
Concernant l’étude scannographique, nous avons retrouvé aucun déplacement de matériel, ni de ballonisation des tunnels des Tightrope.

Discussion :


Conclusion :
En conclusion, le Recenter a montré un taux de recidive de 4% (1 patient) avec un recul moyen de 3 ans. Malgré un faible nombre de patient, le Recenter semble être un ajout intéressant à la technique de Bankart arthroscopique.
 

CO-27 Exercices de rééducation pour les blessures courantes en course à pied : revue systématique

Orateur(s) :   Adrien THOUVENOT (Besançon) 

Auteur(s) :   Thibault LUSSIANA (Chavéria) ,  Aurélien PATOZ (Aigle) ,  Cyrille GINDRE (Aigle) ,  Laurent MOUROT (Besançon) 

18h00 - 18h10
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
La course à pied est l’une des activités sportives les plus populaires au monde. En France, on estime que 40% de la population cours occasionnellement ou régulièrement. Elle est largement pratiquée à des fins de santé, mais n’est pas pour autant dénuée d’effets indésirables. En effet, on estime qu’en moyenne un coureur sur deux se blesse chaque année, les chiffres oscillants entre 19.4% et 79.3%. La blessure liée à la course à pied est définie comme une douleur musculo-squelettique du membre inférieur qui entraine une limitation ou un arrêt de la course pendant 7 jours ou 3 entrainements consécutifs. Dans la littérature, elle est soit diagnostiquée par un professionnel de santé soit auto rapportée par les coureurs. Les blessures généralement diagnostiquées sont : le syndrome fémoro-patellaire (17%), la tendinopathie d'Achille (10%), le syndrome de stress tibial médial (8%), la fasciite plantaire (7%) et le syndrome de la bandelette ilio-tibiale (6%). Il existe à l’heure actuelle des revues de la littérature recensant des conseils sur la modification du pattern de course pour la prise en charges de ces blessures mais aucune n’existe concernant les exercices de rééducation. Pourtant, les identifier permettrait de minimiser à la fois la période de récupération, le risque de récurrence des blessures, et de proposer des orientations futures afin de personnaliser au mieux les programmes de prévention et de rééducation. Ainsi, la présente étude structurée comme une analyse systématique de littérature vise à examiner et comparer les différents types d'exercices proposées chez des coureurs blessés.

Méthodes :
Les méta-analyses, revues systématiques, directives générales et essais contrôlés (en anglais), publiés dans les bases de données PubMed, Cochrane Controllend Trials Register (CENTRAL), Ovid et Physiotherapy Evidence Database (PEDro) ont été recherchées en utilisant des termes Mesh. La recherche a été effectuée conformément aux recommandations PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses), et la qualité méthodologique a été évaluée indépendamment en utilisant les outils de risque de biais ROBINS I et ROB 2.0 pour les essais contrôlés, l’AGREE II pour les directives générales, et l’AMSTAR 2 pour les revues systématiques et les méta-analyses.

Résultats :
Les 53 études incluses dans cette analyse étaient de qualité variable. Le travail en contraction excentrique, le renforcement musculaire et les étirements ciblés sur les muscles intrinsèques du pied, les extenseurs de cheville et de genou, et les rotateurs externes de hanche semblent être les thérapies par l’exercice les plus favorables pour le rétablissement et la récurrence des cinq pathologies courantes en course à pied. Cependant, le niveau de preuve reste faible.

Discussion :


Conclusion :
Des essais contrôlés randomisés à grande échelle sont nécessaires pour évaluer correctement les effets de différentes modalités de prise en charge par l'exercice sur les cinq blessures les plus courantes en course à pied.
 

CO-28 Lésions cervicales hautes chez le rugbyman professionnel : diagnostic, prise en charge, devenir sportif. A propos de 7 cas

Orateur(s) :   Vincent CILLUFFO (PAU) 

Auteur(s) :   Pierre BERNARD (Bordeaux) 

18h10 - 18h20
Durée de la présentation : 7 min
Durée de la discussion : 3 min


Introduction :
La pathologie cervicale haute chez le sportif est rare et mal connue. 
Peu de lésions graves C1 et/ou C2 ont été rapportées durant la pratique du rugby, la littérature nous montrant bien que l'atteinte cervicale basse représente le type de pathologie majoritaire. 
Seule l'étude japonaise de Miyamoto en 2003 à propos d'un cas de lésion grave cervicale haute à type d'instabilité post traumatique C1C2 n'ayant pas repris le rugby en compétition par la suite est retrouvée. 

Méthodes :
Notre étude, de type rétrospective monocentrique, correspond à la plus importante série de cas concernant les lésions graves cervicales hautes chez le sportif professionnel avec une durée de suivi moyen de cohorte non négligeable de 6,7 ans.
Elle porte sur l'analyse des devenirs fonctionnel et sportif de 7 rugbymen professionnels, ayant souffert d'un traumatisme cervical haut,  opérés puis rééduqués, à travers des questionnaires dirigés et l'analyse d'éléments d'imageries (radiographiques, sciannographiques et IRM) du diagnostic jusqu'au contrôle au moment de l'étude.
Nous avons sélectionné notre cohorte en fonction de différents critères (âge, date de la chirurgie, niveau de jeu au moment de la blessure...), puis interrogé à l'aide de questionnaires dirigés type ENA cervical et névralgie d'Arnold, du score fonctionnel SF-12, ainsi que de critères propres tels que les différentes durées de reprise d'entrainement et de compétition ou la récupération du niveau sportif antérieur à la chirurgie.
Au niveau de l'imagerie, une attention particulière portée à la pathologie cervicale haute associée à la réalisation des primordiaux clichés radiographiques dynamiques nous semble être un prérequis indispensable au diagnostic. 
En effet, la plupart des lésions C1C2 visibles en imagerie n'ont pas été dépistées par les opérateurs initiaux ayant pris en charge les patients de notre étude.

Résultats :
Six des 7 joueurs ont repris le rugby professionnel en compétition, le 7ème n'a pas repris malgré l'aval du médecin référent rachis de la fédération.
La reprise est conditionnée par une phase de rééducation rachidienne adaptée et intensive, complément indispensable à la chirurgie, et qui doit être suivie d'un programme d'entretien du rachis cervical après la reprise du rugby.
Au moment de l'étude, la grande majorité des joueurs ne souffrent d'aucune gêne ni douleur particulière, et se considèrent en excellente santé physique et mentale.
De plus, les contrôles d'imageries successifs réalisés chez les joueurs de notre effectif ne nous permettent pas de mettre en évidence de conséquence délétère d'une arthrodèse cervicale haute sur la qualité de vie des joueurs, et en particulier malgré la propension à la dégénérescence du disque sous-jacent à l'arthrodèse.

Discussion :


Conclusion :
Ce travail démontre que l'antécédent d'arthrodèse cervicale haute est tout à fait compatible avec la reprise du rugby à haut niveau, et, de fait, avec tout sport moins exigeant pour la colonne, alors que la méconnaissance de cette pathologie alliée à l'application du principe de précaution tend habituellement à réfréner les soignants.