jeudi 17 septembre 2020 

16h30 - 17h30


 
Relais des Parcs

Prix jeune chercheur SFTS

Modérateur(s) : 
 Olivier COURAGE (Le Havre),  Eric LABOUTE (Capbreton)  
  

CO-19 Stabilité chez les tireurs au pistolet à 10 mètres : résultats préliminaires

Orateur(s) :   Delphine CHADEFAUX (Paris) 

Auteur(s) :   Laura VALDES (Paris) ,  Rémi MORENO FLORES (Paris) ,  Yoann POULET (Paris) ,  Gabriela HERRERA ALTAMIRA (Paris) ,  Samuel HYBOIS (Paris) ,  Maxime COURSIMAULT (Paris) ,  Christophe SAURET (Paris) ,  Valérie ATTALI (Paris) ,  Patricia THOREUX (Bobigny) 

16h30 - 16h42
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 2 min


Introduction :
La stabilité posturale au tir au pistolet a été régulièrement étudiée à l’aide du centre de pression (CdP) du corps entier du tireur, une « bonne » stabilité se traduisant par une faible amplitude de mouvement du CdP. Néanmoins, aucune information n’existe quant à la gestion pied droit/pied gauche de cette stabilité. L’objectif de la présente étude est ainsi d’étudier la stratégie posturale d’athlètes de différents niveaux à partir du CdP sous chaque pied.

Méthodes :
Treize participants, tous droitiers, ont été impliqués dans cette étude (CPP 2019_A00836_51). Les participants ont été regroupés selon leur niveau : trois participants « Elite », issus de l'équipe de France et dix participants « Novice » n’ayant jamais pratiqué le tir au pistolet. Préalablement à l’étude, les novices ont suivi une initiation avec le collectif national de la Fédération Française de Tir.

Les élites et novices ont réalisé une série de dix et huit tirs respectivement. Chaque tir s’est fait à l’aide du simulateur SCATT donnant également accès aux propriétés du tir (résultat, temps de visée et longueur de la trace sur la cible). Chaque élite a utilisé son propre pistolet alors que les novices ont utilisé la même arme de prêt. A chaque tir, les forces de réaction au sol ont été mesurées sous chaque pied à l’aide de deux plateformes de force (OR6 BP600600, AMTI, USA, 1000 Hz). Simultanément, un microphone a été utilisé pour détecter les tirs et ainsi synchroniser les signaux issus de la plateforme de force avec les mouvements du pistolet relevés par le simulateur SCATT.

Résultats :
Les résultats confirment que les élites ont de meilleures performances que les novices. Le temps de visée a été plus long pour les élites que pour les novices malgré une longueur de la trace du pistolet plus de deux fois inférieure. Ces résultats suggèrent plus de concentration mais aussi une plus grande stabilité de l’arme chez les élites que les novices.

Les participants tendent à se positionner de profil, les deux pieds écartés à largeur de bassin et orientés orthogonalement à la ligne de visée. L'amplitude du CdP a toujours été mesurée inférieure à 5 % de la dimension du pied pour les élites et 10 % pour les novices. Ce résultat est en accord avec la littérature. Il a notamment été souligné que l’amplitude de mouvement du CdP est plus élevée pour les tireurs novices que pour les élites. Les composantes antéro-postérieure et médio-latérale du CdP ont cependant un comportement différent selon le pied. Concernant le pied droit, l’amplitude du CdP est plus élevée suivant l’axe antéro-postérieur que médio-latéral tandis que l’amplitude du CdP est similaire dans les deux directions concernant le pied gauche.

Discussion :


Conclusion :
Ce résultat suggère un contrôle asymétrique de la posture, induit très probablement par le besoin de stabilité du côté de l’arme. Ces résultats confirment l'intérêt d'étudier les deux pieds séparément à travers le CdP. Par ailleurs, de ces constatations découlent un retour vers les athlètes et les entraîneurs avec un travail spécifique sur le plan renforcement musculaire et proprioceptif.
 

CO-20 Analyse des paramètres biomécaniques de la performance du lancer en touche dans des conditions variables de distance chez des rugbymen de haut niveau

Orateur(s) :   Antoine KNEBLEWSKI (Issy les Moulineaux) 

Auteur(s) :   Laura VALDES (Paris) ,  Sébastien LAPORTE (Paris) ,  Baptiste SANDOZ (Paris) ,  Sylvain BLANCHARD (Le Plessis-Robinson) ,  Philippe ROUCH (Paris) 

16h42 - 16h54
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 2 min


Introduction :
Au rugby, le lancer en touche nécessite d’importantes capacités techniques pour que le ballon soit projeté à la hauteur, la vitesse et l'angle appropriés afin d’être capturé par un sauteur à des distances variables (Sayers, 2003). La littérature scientifique a souligné l’importance de l’analyse cinématique du lancer en se concentrant sur des mesures de précision plus ou moins spécifiques aux conditions de match (Trewartha et al., 2008 ; Sayers, 2011). Cependant, la précision n'est pas le seul déterminant dans la réalisation d’un lancer performant. Le timing avec le sauteur est également essentiel pour offrir un minimum d'opportunité à l'adversaire d'intercepter le ballon. L’objectif de cette étude consiste à analyser la performance biomécanique du lancer en touche dans des conditions variables de distance à partir d’un dispositif de mesures innovant.

Méthodes :
5 joueurs professionnels ont effectué 30 lancers selon 3 distances : 6m, 10m et 15m. Les lancers ont été effectués en direction d’un robot automatique permettant à une cible d’atteindre une hauteur de 4.25m en 0.75s. Ces caractéristiques mettent le lanceur dans des conditions spécifiques pour travailler simultanément précision et timing. Chaque lancer a été filmé par deux caméras sport (60fps) permettant le calcul des paramètres de performance : précision et timing. Les paramètres cinématiques ont été évalués par l’intermédiaire d’une caméra rapide (FASTCAM-250Hz). Les forces de réaction au sol (GRF) ont été recueillies par deux plateformes de force triaxiales (AMTI-250 Hz), une placée sous chaque pied du lanceur. Des comparaisons intra et inter-sujets ont été effectuées selon la distance de lancer grâce à une analyse de variance.

Résultats :
Les paramètres de performance du lancer ont été impactés par la distance : les scores de précision étaient plus faibles à 15m (p<0.05) et les valeurs de timing ont progressivement augmenté avec la distance (p<0.0001). Une augmentation de certains paramètres biomécaniques a également été constatée avec la distance : vitesse d'éjection, angle de libération de la balle, trajet vertical du ballon dans les mains du lanceur et pic de GRF (p<0.0001). Enfin, des différences inter-sujets ont été remarquées concernant la vitesse de rotation de la balle, l’aire du stabilogramme, ainsi que les amplitudes articulaires de l’épaule et du coude au cours de la phase d’éjection (p<0.0001).

Discussion :
Les mesures de précision et de timing du lancer indiquent une dégradation globale de la performance sur les plus longues distances, pouvant s’expliquer par des demandes d'anticipation plus exigeantes. Des différences inter-sujets ont semblé apparaître, mais sans atteindre le seuil significatif, témoignant de niveaux de performance relativement proches. L'augmentation des paramètres biomécaniques illustre certains principes essentiels pour lancer dans des conditions variables de distance. Enfin, les différences inter-sujets qui ont été notées malgré le niveau de performance similaire, reflètent la présence de différentes stratégies de lancer caractérisées par des signatures posturales et des méthodes propulsives spécifiques.

Conclusion :
Le dispositif proposé dans cette étude révèle une dégradation de la performance du lancer lorsque la distance augmente. L'analyse biomécanique, qui participe à la conception d'un modèle de performance, offre au staff sportif d’importantes informations pour concevoir des programmes d’entraînement individuels.
 

CO-21 Récupération de la force musculaire isocinétique après révision de reconstructions du ligament croisé antérieur du genou : une étude cas-témoins

Orateur(s) :   Philippe COMBES (NANTES) 

Auteur(s) :   Alban FOUASSON-CHAILLOUX (Nantes) ,  Pierre MENU (Nantes) ,  Marc DAUTY (Nantes) 

16h54 - 17h06
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 2 min


Introduction :
L’incidence des révisions des reconstructions du ligament croisé antérieur du genou (LCA) est estimée à 1.5 à 10%. Selon nos résultats préliminaires, la récupération de la force musculaire isocinétique était comparable à celle d’une reconstruction première.

Objectif : Mesurer la récupération de la force musculaire isocinétique après révision d’une reconstruction du LCA selon une étude cas-témoins.

Méthodes :
110 patients opérés d’une révision d’une reconstruction du LCA selon 4 techniques chirurgicales différentes (plastie première aux ischio-jambiers reconstruite par une plastie aux ischio-jambiers controlatéraux ou par tendon rotulien / plastie au tendon rotulien reconstruite par une plastie au tendon rotulien controlatéral ou aux ischio-jambiers) ont été comparés à 110 patients opérés d’une reconstruction première, appariés par l’âge, le poids, la taille, le sexe et le type de ligamentoplastie. La récupération de la force musculaire des extenseurs et fléchisseurs du genou a été mesurée à 60 et 180°/s à 4, 6 et 9 mois post-opératoires.

Résultats :
La récupération de la force musculaire n’a pas été différente que le patient ait été opéré d’une révision de reconstruction du LCA ou d’une reconstruction première. La comparaison en fonction du type de révisions a montré que la reconstruction réalisée à partir du genou controlatéral permettait une meilleure récupération de la force musculaire.

Discussion :


Conclusion :
Les révisions du LCA à partir du genou controlatéral permettent une meilleure récupération musculaire des extenseurs et des fléchisseurs du genou sur les 9 premiers mois post-opératoires. La iatrogénie de la première puis de la seconde plastie expliquerait ces résultats.
 

CO-22 L’augmentation de la performance est-elle corrélée à l’augmentation des efforts articulaires du genou lors du swing de golf ? Approche ostéo-articulaire par stéréoradiographie et analyse du mouvement

Orateur(s) :   Maxime BOURGAIN (Paris) 

Auteur(s) :   Christophe SAURET (Créteil) ,  Grégoire PRUM (Rouen) ,  Olivier ROUILLON (Levallois Perret) ,  Philippe ROUCH (Paris) ,  Patricia THOREUX (Bobigny) 

17h06 - 17h18
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 2 min


Introduction :
Le golf est un sport considéré comme faiblement traumatisant et conseillé pour ses bienfaits sur la santé mentale et physique de ses pratiquants (Murray 2016). Cependant, Baker et al. ont montré que les genoux, et notamment celui du côté de la cible (côté dominant), étaient exposés aux blessures lors du swing (Baker 2017), sans pour autant que les mécanismes lésionnels ne soient parfaitement clairs. Le risque de blessures pourrait être augmenté par des contraintes au niveau des genoux, notamment du côté dominant. Ainsi, se pose la question de la relation entre la performance au swing et l’évolution des contraintes au genou. L’objectif de cette étude est d’investiguer si l’amélioration de la performance au swing est reliée aux contraintes exercées sur le genou dominant.

Méthodes :
Dix golfeurs, dont 2 professionnels, ont participé à cette étude. Ils ont été équipés de 14 marqueurs réfléchissants placés sur les membres inférieurs. Puis, chaque golfeur a réalisé une acquisition stéréoradiographique EOS permettant la reconstruction tridimensionnelle des membres inférieurs (Dubousset 2008) et des marqueurs sur la peau.
Ils ont ensuite réalisé 10 swings avec leur propre driver, dans un laboratoire d’analyse du mouvement équipé d'un système optoélectronique de capture du mouvement (12 caméras Vicon, 200 Hz, 2 plateformes de force AMTI 1200Hz) et d’un radar de vol (TrackMan). Les 5 swings avec la plus grande vitesse de tête de club ont été pris en compte, pour chaque golfeur.
Pour chaque golfeur, les repères tibias et fémurs ont été calculés à partir de la régionalisation des modèles 3D des os reconstruits à partir des stéréoradiographies et en accord avec les recommandations de l’ISB (Wu 2002). Après avoir reconstruit les marqueurs et obtenu leurs positions dans le repère osseux (tibia et fémur), les clusters de marqueurs ont été recalés à chaque instant du swing par une méthode de solidification (Söderkvist 1993 ). Puis, les moments d’abduction-adduction, rotation interne-externe et de flexion-extension, induits par les actions mécaniques du sol sur le pied ont été calculés au centre du genou. Les coefficients de corrélation entre les maxima de chaque composante du moment, avec la vitesse de tête de club (critère de performance) ont été calculés, pour chaque individu, et pour l’ensemble des acquisitions.

Résultats :
Les corrélations sur l'ensemble de la population sont très faibles, indiquant qu’il n’existe pas de lien direct entre la vitesse de tête de club et les différentes composantes du moment au genou dominant. Notamment, les meilleures performances ne sont pas atteintes lorsque les moments sont les plus importants .
Certaines variations intra-individuelles ont un coefficient de corrélation avec la vitesse de tête de club plus important. Parmi les deux des trois meilleurs golfeurs, l'augmentation de la vitesse de tête de club est liée à une augmentation des moments d’abduction-adduction (0.89 et 0.88) et de rotation interne-externe du genou (0.98 et 0.81).

Discussion :


Conclusion :
L'augmentation de la performance au swing ne semble pas directement reliée à l'augmentation des moments inter-segmentaires au genou dominant. Finalement, la recherche d'une technique permettant d'éviter de sur-solliciter les genoux doit également être envisagée
 

CO-23 Exigence de souplesse du rachis lombaire dans les mouvements typiques de gymnastique rythmique et de gymnastique artistique féminine : étude préliminaire

Orateur(s) :   Camille EYSSARTIER (Paris) 

Auteur(s) :   Yoann POULET (Paris) ,  Thibault MARSAN (Paris) ,  Martine ROBERT (Paris) ,  Pierre BILLARD (Paris) ,  Christophe SAURET (Paris) ,  Patricia THOREUX (Paris) 

17h18 - 17h30
Durée de la présentation : 10 min
Durée de la discussion : 2 min


Introduction :
La gymnastique est un sport exigent pour le rachis et la prévention des pathologies du rachis lombaire est un enjeu majeur pour la fédération française de gymnastique. Dans cet objectif, une bonne connaissance des exigences sur le rachis lombaire des principaux mouvements de base pourrait permettre d’accompagner les structures fédérales pour proposer aux jeunes gymnastes une progression mieux maîtrisée participant ainsi à la prévention des pathologies du rachis lombaire.

Méthodes :
Quatre gymnastes élite ont participé à cette étude préliminaire (CPP : 2018-A01926-49) : deux spécialistes de gymnastique artistique féminine (GAF) et deux spécialistes de gymnastique rythmique (GR). Après avoir été équipées de 88 marqueurs sur l’ensemble du corps, les gymnastes ont réalisé plusieurs mouvements typiques de leurs spécialités. Ainsi, les GAF ont réalisé : impulsion deux pieds, petits rebond vers l’avant, grand jeté, Onodi, rondade-flip, saut de main, salto facial, souplesses avant et arrière. Les GR ont réalisé : attrapé boucle, planche I, manège et saut enjambés, souplesses avant et arrière. Les mouvements des marqueurs ont été mesurés à l’aide d’un système de capture du mouvement à 14 caméras avec une fréquence d’acquisition de 200 Hz. Les gymnastes ont ensuite réalisé une acquisition stéréoradiographique EOS (à basse-dose d’irradiation) permettant de personnaliser le rachis d’un modèle biomécanique du corps complet. Ce modèle personnalisé a ensuite été utilisé pour extraire les courbures du rachis lombaire pendant les mouvements. Pour chaque mouvement, la valeur pic, moyennée pour les deux gymnastes, a été retenues pour l’analyse.

Résultats :
Chez les GAF, la lordose initiale était de 55 et 70°. Les mouvements qui ont demandé la plus faible lordose étaient les impulsions bipodales (55°), suivi des rebonds vers l’avant (65°), le grand jeté (75°), et la rondade et le saut de main (80°). Les mouvements qui ont nécessité de plus fortes lordoses étaient : Onodi et salto facial (90°), suivis par les souplesses avant et arrière (100°), et le flip (105°). Chez les GR, leurs lordoses initiales étaient de 60°. Le mouvement de planche I a nécessité la lordose la plus faible (80°), suivi par le saut enjambé (100°), et les souplesses avant et arrière (110°) ; tandis que les plus forte lordoses étaient obtenues pour le manège enjambé (115°) et l’attrapé boucle (120°).

Discussion :
La présente étude a permis de classer objectivement plusieurs mouvements typiques de gymnastique en fonction de leur exigence en termes de maximum de lordose lombaire pour les spécialités GAF et GR, ce qui ne pouvait pas être réalisé à l’œil nu. Par ailleurs, les mouvements étudiés de GR nécessitaient globalement plus de lordose lombaire que les mouvements de GAF. Ces données seront utiles dans la mise en place de la prévention des pathologies lombaires chez les gymnastes.

Conclusion :
Cette étude préliminaire a permis de montrer, même avec un échantillon limité, des différences notables d’exigence de sollicitation du rachis lombaires lors de plusieurs mouvements gymniques typiques. L’étude devra cependant être poursuivie en incluant plus de sujets et en incluant les aspects dynamiques, notamment dans les phases d’impulsion et de réception.